Mirabelle C. Vomscheid sur Radio Caraïb Nancy!
C. Vomscheid Une auteur ILV sur radio Caraïb Nancy! !
A écouter tout de suite là:
C. Vomscheid Une auteur ILV sur radio Caraïb Nancy! !
A écouter tout de suite là:
Michel BARRIOS nous conduit sur les chemins du passé muet de son héros, fils d'un immigré espagnol. Sa quête de la vérité sur les traces de son père, au coeur d'une Espagne amnésique de sa guerre, va le conduire à tourner douloureusement une page de son présent. Une écriture flamboyante, qui traduit bien les paysages andalous et l'âpreté de la guerre civile. L'auteur sait nous tenir dans la nasse de deux histoires, où passé et présent s'entremêlent pour ne faire qu'un à la fin de ce voyage andalou.
Christian MARTIN
Voici un nouveau livre à la carte de la collection du Trouvère.
UN LIVRE UN AUTEUR
Patrick s.VAST ,
http://www.inlibroveritas.net/auteur2541.html
un auteur de nouvelles du site, que nous connaissons bien. Il fait parti de ces auteurs que l'on attends entre chaque nouvelle publication sur ILV.
Il a désormais son livre à la carte maison , histoire de relire tranquillement dix sept de ses meilleures oeuvres , qu'il a choisi lui même pour ce recueil et pour notre plaisir. Ce peut être aussi un cadeau de noël original pour qui ne connait pas le site ILV et ses auteurs.
Merci à la petite présentation surprise en première page de Ronchon.
http://www.inlibroveritas.net/auteur1591.html
Pour commander AU CLAIR DU MYSTERE:
Mes premiers écrits remontent à l'âge de 11/12 ans, à la moitié des
années 60, où emballé par les aventures de Bob Morane, j'avais créé un
Bob Morane de mon âge que j'avais baptisé Tony Gallet. J'écrivais ses
aventures d'une quarantaine de pages, au stylo plume sur des copies de
collégien. Je donnerai très cher aujourd'hui pour retrouver ces copies.
Ensuite
en 1968, j'étais passé à la poésie après la découverte de Jacques
Prévert. Poésie libre dans l'expression et les thèmes.
Puis vint le
temps de la musique où je pratiquais le blues et le rock, avec
toutefois un passage chansons à textes vers 1975/1978.
À partir de
1983, j'ai régulièrement envoyé sans succès des manus à des éditeurs
nationaux, basés principalement dans le VIème arrondissement de Paris,
comme semblent l'exiger les principes de la corporation.
La
découverte d'internet en 2005 (eh oui, seulement), m'a fait rencontrer
le fanzinat et la nouvelle que je n'avais pratiquée que très
occasionnellement jusqu'alors. Les manus en question étaient des romans.
J'ai
commencé à être publié dans certains fanzines, puis fin 2006, ce fut
encore la découverte de sites de libre expression. Rayon du polar en
octobre et In Libro Veritas en décembre.
Mes projets et espoirs :
La
publication de "Sandie", un roman fantastique XIXème siècle qui a été
accepté en juin pour publication par le Calepin Jaune Éditions (un
petit éditeur indépendant), mais dont la sortie prévue pour novembre
2010 risque d'être repoussée du fait que la maison d'édition, (crise
oblige), doit resserrer son calandrier de publications. Ensuite
j'espère l'acceptation de "La veuve de Béthune", un roman policer
envoyé en octobre à un éditeur ayant créé une collection de polars se
déroulant dans le Nord de la France. Ensuite un autre roman fantastique
qui est en cours d'écriture, puis un autre de science-fiction.
Et dans l'immédiat j'espère le succès du livre à la carte.
Quant
à mes espoirs, le principal est de vivre aussi vieux que l'un de mes
arrière-grands-pères (89 ans), pour pouvoir écrire et publier un tas de
textes aussi bien en édition dite classique que sur le web, car pour
moi les deux sont complémentaires et devenus indissociables à notre
époque de communication mondialisée.
Nouveautés ou changements sur ILV :
Eh bien, ma fois je ne vois pas trop. ILV est pour moi un merveilleux espace de liberté d'expression. C'est un concept qui a manqué cruellement durant trop d'années, ce qui a de ce fait amputé l'expression littéraire d'un tas de pépites. Je ne manque pas de le signaler sur l'un ou l'autre de mes deux blogs quand l'occasion se présente. Donc j'espère qu'ILV continuera d'exister et de se développer avec de nouveaux apports littéraires surtout.
Sonia depuis quand écrivez vous ?
J'écris
depuis les premiers gribouillis pour imiter mon père, voilà qui n’est
pas très original, puisqu’il n’était pas Dieu ; mais il parlait
français.
Mais il y avait déjà de la libido là-dedans, le texte
était comme une pâte, du plaisir était pris à ce qui n'avait pas même
de sens. Ecrire comme les autres, certes, mais en ne faisant que des "e",
comme une frise sans fin. Depuis j'ai beaucoup de mal avec les
coupures, grandes ou petites. D'abord le flux, ensuite je taille à vif
dans le flux, car il faut penser au lecteur, à moins d’être idiote en
se disant que l’on n’écrit que pour soi.
Je ne saurais dire si le plaisir pris au gribouillis provenait du fait d'imiter les autres qui écrivaient déjà pour ne rien dire, ou bien du gribouillage lui même : noircir tout le papier qui se présente en croyant tout dire, c'est grave lecteur ?
J'avais déjà à l'époque peur du vide, sans doute parce que c'était vide autour de moi. Les autres étaient déjà des imitations, ils ne pouvaient donc pas m'apporter grand-chose. Je me suis peut-être dit que pour les ranimer il faudrait les imiter à fond et passer à travers. Les corps, après tout, ne sont peut-être que des personnages sur la scène du vide : telle fut sans doute mon intuition d’alors.
J'écrivais donc déjà depuis toujours, et d'autant pour rien que ça n'intéressait personne. En partie c'est normal, parce que ça ne valait sans doute rien. Mais peut-on devenir quoi que ce soit, si l'on n'est pas encouragée à partir du rien que l'on a, ou plus simplement à partir du peu que l’on est ? Et je pense encore que par rapport à tout ce qui pourrait être, il n'y a rien, et pourtant le meilleur aurait été fait. Je ne sais pas si la nature a horreur du vide, mais elle est vide elle aussi, c'est pourquoi notre époque veut la remplir, après l'avoir dévastée (il paraît, mais elle s'en charge elle-même). « Ecrire » était donc pour moi une révolte, non pas tant contre le vide, mais contre ceux qui essayaient de le remplir. Contre moi aussi, donc.
Plus sérieusement : j'ai dû commencer
réellement à écrire quand j'ai rencontré la philosophie; là franchement
dit j'avais de bonnes dispositions. C'est vrai aussi que le concept
fait mal, parce qu'il fait le vide et tord le cou au flux. Là encore
j'écrivais sans fin, mais des choses intéressantes, du moins je le
crois. Sans vouloir faire l'intello je crois que mes rares moments de
bonheur en cette vie (il y en a peut-être une autre au-delà des mots),
furent, quand je lus la Phénoménologie de l’esprit de Hegel et les Dialogues
de Platon. Je dois dire ça, car c'est sans doute là que mon envie
d'écrire a réellement commencé. Il y avait là non seulement le concept
et la réflexion, mais aussi une sorte d'évolution à partir de l’infime
ou du chaos, sinon du rien. Avant ces lectures je n’avais écrit que sur
moi, dans le genre de l’autobiographie qui n’intéresse pas, surtout
quand on n’est connue que de soi, ou que l’on ne se connaît pas encore
soi-même, d’autant que je n’avais pas vraiment d’histoire intéressante
à raconter. De toute façon quand on se connaît il est déjà trop tard.
Bref
je dois dire qu'à la Fac j'ai cartonné, mais il faut dire également que
le Nord est fort en philosophie (surtout la Finlande), donc je n'avais
rien d'exceptionnel, quoique brillante comme un soleil de minuit. Mais
voilà : le début de l'écriture a commencé en ce point précis, justement
parce que sous les concepts il y avait un autre moteur, que je ne
pouvais pas arrêter celui-là. Le concept c'est bien beau, ça critique,
ça déconstruit et parfois ça échafaude, mais moi je tenais à mes
gribouillis de départ, ou à ma branlette si vous y tenez.
Puis j'ai rencontré docteur Freud, qui ne plaît pas à beaucoup, et là ma réflexion hégélienne s'est pour ainsi dire retournée contre moi et a découpé au scalpel mon pauvre moi. Voilà qui n'a pas expliqué mes gribouillis, mais qui a donné une certaine « valeur » au plaisir, et surtout, la pensée a cessé d'écrire à ma place, mais le concept est toujours resté, en tant qu'impulsion. Ou pulsion, car je crois encore aujourd'hui qu'il y va de la pulsion, même dans l'intelligence, bref qui voudrait contrôler cette folie? Ça pense et on n'y peut rien, et c'est comme ça ; bref le concept est aussi libidinal dans les profondeurs, même si en surface il éclaire la nuit de l’abstinence.
Maintenant il faut en venir à expliquer pourquoi j'ai choisi ce genre littéraire, dit de « l’érotique » ou du « porno ». Franchement dit au départ c'était pour m'en prendre à une certaine hypocrisie de la société dite moderne ou plus exactement au clivage qu’elle établit entre le monde des modèles (dans la Haute couture), que je connais plutôt bien, et l'univers du X. Ces deux mondes ne se rencontrent jamais, et pourtant leur opposition franche fait tourner la machine sociale, à défaut de faire tourner les machines (voilà qui ferait pourtant un bon différentiel thermique). C’est comme si notre société disait : j’aime beaucoup ma voiture qui me fait balader, mais son moteur est trop lourd. Je dois reconnaître qu’il y a aussi pour se balader les beaux sentiments, des feuilletons, les films d’horreur, et aujourd’hui surtout la viande froide sous les scalpels et les salles de dissection, un savant mélange du Policier et de la Mort. Encore de belles vocations à venir, pendant que la critique ne cesse de s’en prendre au X. Mais si la mort fait plaisir à voir, quand elle est encadrée par la police, qu’y puis-je ? Ça en dit long sur les fantasmes d’aujourd’hui.
Je
me suis dit en simplifiant : puisque le fond de l'air est vide dans
cette société du spectacle où il n'y a que des personnages, il faut,
d’un côté, des modèles pour que les corps rentrent dedans et trouvent
leur forme, et d'un autre côté il faut s'exciter en regardant le X, car
à la fois on doute de son plaisir et de ses propres "performances", et
surtout, on essaie de se persuader que le plaisir a un sens. Je devins
donc un Modèle, mais sans pouvoir arracher le spectateur à la
fascination de la mort. Même la beauté et l’artifice ne font plus
vraiment recette. Je faillis je l’avoue basculer dans le X, tellement
j’entendais sous-entendre que les actrices et acteurs pornos sont des
crétins, qui ne sont bons qu’à baiser sans réfléchir, alors qu’en effet
il vaut mieux cesser de réfléchir si l’on veut jouir, à défaut de
baiser. Moi je trouvais que s’ils n’étaient peut-être pas plus
intelligents que ceux qui les regardent, ils étaient certainement plus
courageux, ou plus désespérés, ces acteurs du porno. J’ai donc de
l’affection pour eux, et ça choque.
Au départ, je me suis dit qu'il
y avait beaucoup d’hypocrisie dans le comportement des spectateurs du X
qui n’étaient même plus des voyeurs, peut-être alors fallait-il donner
du plaisir avec des mots qui disent quelque chose ? Je me suis dit
aussi que le lecteur n’avait pas besoin de moi dans d’autres genres :
pour ce qui est grave ou dramatique chez l’homme, d’autres on déjà tout
dit mieux que moi, et surtout ce que l’on aime entendre, sauver la face
de l’homme quitte à lui déclarer ce qui ne fait pas plaisir. Je me dis
alors qu’il était peut-être possible de dire la vérité tout en
suscitant le plaisir. Dans cette tâche on échoue facilement, mais la
vérité est peut-être plus facile à lire qu’à entendre, tel fut du moins
mon postulat.
Si d’un côté de l’écran les mannequins ne passent
pas complètement pour des idiotes, du moins les stars (« mais quand
même... »), sans doute parce qu’elles savent s’effacer sous les habits
qu’elles portent ; d’un autre côté les actrices du X passent facilement
pour des salopes, sans doute pour cause de bêtise, à moins que ça ne
soit l’inverse. Surtout, j'écoutais les commentaires autour de moi,
les commentaires « des gens biens » et des « gens de bien » « au-delà du principe du plaisir »,
qui essayaient de me faire croire que dans le porno il n'y a pas
d'amour, et à peine du plaisir, sans parler des hommes, dont certains
allaient même jusqu'à sous-entendre que les performances des X-men
étaient truquées.
Pourtant je n'avais pas vraiment rencontré des
hommes dit « aimants » ou des maris « prévenants » (autrement dit les
vrais hommes) mais plutôt des machines imparfaites et bloquées, et pas
sensuelles pour un sous, en général en manque d'amour et incapables de
générosité. Par ailleurs je voyais bien autour de moi que les femmes
préféraient les imbéciles et les acteurs, plutôt que les hommes
intelligents, travailleurs et courageux. Par contre pour les leçons de
morale ils étaient tous là, surtout en Amérique, quand ils ne
mélangeaient pas la religion avec !
Voilà donc pour la révolte. Mais surtout un jour je me suis aperçue du présupposé de la littérature, le peu de cas que l'on faisait des fantasmes : part négligeable, si on la comparait à la part que prend l'action, ou pour le moins le récit dans la littérature. D'autant, qu'il était entendu, sinon dans la littérature, du moins dans la vie, que ce sont les sentiments qui font bander les hommes; ce qui n'est vrai qu'en partie.
Ensuite je me suis aperçue qu'il pouvait bien y avoir des sentiments à l'origine du désir sexuel, mais que si moi, j’étais désirée par un homme, il n'allait pas de soi, qu'il n'y ait nullement, entre lui et moi, une fausse image de moi, de sorte que si son amour était vrai, il n'allait pas de soi qu'il me fût adressé, et que par conséquent si l’homme authentique bandait bien pour moi il n'en aimait pas moins une autre. Je veux dire, pas nécessairement une autre, mais une image de son invention à lui, qui n'avait rien à voir avec moi. J'ai bisqué au tout début, puis je me rendis compte qu'après tout il n'y avait aucune raison que moi, je sois aimée davantage qu'une autre, mis à part, peut-être, mon esthétique; mais celle-ci ne faisait qu'expliquer le sentiment de l'homme, sans pour autant faire que je sois digne d'être aimée. Au fond, je me dis que je ne valais pas davantage qu'une autre, et d'ailleurs je ne me trouvais pas grand intérêt.
Puis je
m'aperçus que moi-même, comme tant d'autres, étions bien incapables
d'aimer un homme, pour ce qu'il est, et derechef je m'aperçus que ça
serait déjà pas mal, d'en aimer un pour ce qu'il n'est pas, ce dont
j'étais encore incapable. D'autant que je ne voyais pas très bien les
raisons, de ne pas aimer quelqu'un pour autre chose que ce qu'il est,
ou encore, pourquoi ne pas aimer quelqu'un qui n'est rien, ou considéré
comme n'étant rien ? De là je me mis également à contrecarrer les
femmes qui critiquaient celles qui épousaient des prisonniers, voire,
des condamnés à mort.
Bref si les fantasmes et les images étaient
source non seulement de désir, mais peut-être d'amour, indépendamment
du support, que ce soit pour moi ou pour les autres, je me dis qu'ils
ne pouvaient pas être rien.
En outre j'entendais bien en moi la voix de la censure (qui n’est jamais que la voix unanime des autres) qui me disait : « tu ne vas tout de même pas écrire ça... »
Mais je me dis alors que la vérité choque aussi, et qu'on la refoule.
Dès lors je compris que pour faire bon chic ou donner dans le genre
clean avec les petites histoires qui « tombent » bien, on en évacuait
la vérité aussi, et surtout, on faisait comme si la vérité pouvait être
séparable, non seulement du mensonge, mais de la sexualité et des
fantasmes. Car, comme on le sait, le rêve, qui comme résultat se
présente en images, est à l’origine du texte, et qu’il est structuré
par des catégories propres au langage : métaphore, métonymie,
hyperbole… Il y a, comme on sait, une pensée du rêve, qui est
réalisation de désir et surtout source de plaisir. Il y aurait donc
dans les fantasmes non seulement une pensée, mais la pensée elle-même,
avant qu’elle ne tombe sous le concept. Nombre d’entre nous savent tout
cela en théorie tout au moins, puisque nous sommes tous des enfants de
Freud, mais de là à reconnaître aussi que bien souvent ce sont des
images (et donc des pensées) plutôt « sales » et d’apparence sans
intérêt (au regard de la philosophie et de la science) qui produisent
plaisir et érection, il y a encore loin.
Alors je me dis : plongeons, et pourquoi ne pas écrire ça ? Pourquoi ne pas laisser se dévider les fantasmes au fil du courant de la conscience ? Peut-être, me dis-je alors, que ce que je suis est là-dedans, ou du moins, il y aurait là-dedans ce qui me fait réellement jouir, et mon rapport véritable aux choses, et non pas simplement ce qui devrait me plaire.
Et c'est vrai que dans notre
société, si l'on ne jouit pas de la morale elle-même, du moins faut-il
jouir dans un cadre acceptable, et plus sûrement rendre acceptable ce
qui nous fait vraiment plaisir. Par exemple, si je n’avais joui que de
meurtres et de perfidies, quelles contorsions bien plus grandes que
celles d’un modèle n’eusse-je pas dû faire ? Je me dis enfin que mes
fantasmes, en rapport à ceux que l’on pourrait juger bien pires étaient
réellement innocents
Je me rendis compte surtout que si je n’étais
pas détraquée au point de jouir de la violence ou d’un meurtre, je ne
le devais qu’à la chance. Dieu seul sait ce que l’on peut trouver au
fond de soi, dès que l’on prend le risque d’oser y descendre. Et qui
peut dire si l’on est descendu jusqu’au fond, s’il ne va pas débouler
du fond de soi je ne sais quelle horreur ?
De toute façon on ne peut guère empêcher autrui de prendre son plaisir où il peut, voilà une leçon que je tirai de mes lectures de Nietzsche; si on l'empêche de jouir, si on le frustre dans son enfance, il se pourrait fort, autrui, qu'il prenne son plaisir à la vengeance, ou qu'il devienne froid à vous donner froid dans le dos ! Et c’est bien de cela que se repaît le spectateur des films d’horreur, où défilent les serial killeurs et les justiciers démasqués. Donc au final on jouit quand même du pire (de ce qui peut arriver aux autres, et donc à soi), donc pourquoi ne pas jouir du meilleur, et qui n’est que fantasmes, autrement dit presque rien, à l’égard de beaucoup ? Bref je me dis qu'en rapport à ces êtres-là, les « mauvais », même ce que j'écrivais restait dans le « bon » genre, et consommable jusqu’en Suisse. C’est vrai que je verrais volontiers mes livres dans les gares, à côté des tablettes de chocolat.
Quels sont mes projets et mes espoirs à venir ?
Eh
bien je ne les vois que dans ce que j’écris : dépassement certes, mais
ambition de publier. Au risque de prétention, mieux vaut garder
l’ambition : non pas la réussite, qui dépend surtout du public, mais
peut-être quelque chose comme la vérité qui viendrait à jour. La vérité
non pas dite par moi, mais vue à travers moi et malgré moi. Dans ce
sens, non, je n’écris pas seulement pour le plaisir ; et si l’on veut
tirer quelque chose de soi, il faut penser au lecteur. Et pourquoi lui,
le lecteur, ne prendrait-il pas plaisir à ce qu’il lit ? Je ne
comprends pas que l’on puisse écrire « pour soi », encore que je ne le
fasse pas dans une perspective altruiste. En outre, bien que je ne
pense pas les royalties comme une contribution au « travail », puisque
tout travail est une arnaque, je ne vois pas comment on pourrait
continuer à écrire sans contrepartie, ou plutôt : sans dés- altération
il y a péril en la demeure et enfermement. Chacun de nous pense à se
dégager de ce qu’il est, ou de ce qu’il a été, ne serait-ce que pour se
voir de dehors. C’est pourquoi l’art produit des objets, qui à leur
tour s’exposent au regard d’autrui. C’est une banalité de dire ça, et
pourtant je vois que certains tirent leur satisfaction en s’auto
publiant, à recevoir leur propre œuvre sous la forme de l’objet livre.
Je crois que l’objet doit s’expatrier, vivre de sa vie propre, et
entretenir le corps sans que ce dernier pense encore à lui, je veux
dire à l’objet, au livre fini. Il faut laisser des choses derrière soi,
non pour la postérité, mais comme des époques révolues de soi-même, qui
cependant parce qu’elles sont mortes viennent alimenter le présent en
tant qu’apport financier. Donc j’ai l’ambition de publier, et celle de
vendre au point d’en vivre. Si ça choque eh bien tant pis. Je crois
simplement que si l’on ne prend pas de risques on ne peut pas
« réussir ». De toute façon ce que l’on perd parfois ne valait pas
vraiment la peine qu’on le garde, une fois le recul pris.
Qu' aimeriez vous voir sur le site ILV, comme nouveautés ou changement ?
Je
ne voudrais pas avoir ici la prétention de dire ce qu’est la
littérature. Il y a de très bon livres qui ne sont pas de la
littérature, il y a aussi de la mauvaise littérature, qui toutefois
vaut davantage qu’un « bon » livre. Une chose est sûre : il y a sur le
site des textes qui se rapprochent de la littérature, mais que le
processus du top-20 ne détecte pas. Le fait que dans le top tout ne
soit pas bon n’est pas grave en soi, mais le fait que manifestement
certains ouvrages ne soient pas détectés est plus grave, si toutefois
ILV a pour destination de se vouer à la littérature.
Tout cela est
une affaire de public, et du genre de public qui fréquente le site. On
peut dire à la limite que ce qui est dans le top intéresse ce
public-là, et je trouve que c’est déjà bien comme « test » pour ceux
qui écrivent ; mais il faut dire aussi que certains textes ne seront
pas lus, tout simplement parce qu’ils ne sont pas dans le top-20,
simplement parce que c’est le top qui apparaît en première page. Et
surtout parce que certains lecteurs ou lectrices dont je suis ne
prennent pas le temps, ou n’ont pas le temps d’aller rechercher
ailleurs ce qui pourrait être « bon » ou en tout cas mieux leur
convenir. Rien à faire, le réflexe c’est de scanner le top, mis à part
ceux qui ont la bonne intention d’aller chercher ailleurs. Même s’ils
ne sont pas rares, ils ne sont pas les plus nombreux.
C’est dans ce
sens que les initiatives comme celles de Trouvère sont importantes, ou
bien encore le travail considérable de critique mené par Syhemalik. Là
je sais bien que je ne suis pas équitable en oubliant de citer d’autres
noms. Par contre je trouve décevant que certains critiques que le site
avait captés, comme « Baygon vert » aient été évincés ou plutôt soient
partis d’eux-mêmes ; c’est malheureux, car malgré leur « méchanceté »
il m’a semblé qu’ils savaient ce que c’est que la littérature, et
peut-être ce qu’elle pourrait être (autrement il ne serait pas venu sur
le site).
Le danger est donc que ILV se referme sur soi et que
certains se leurrent avec une réussite virtuelle, ou plus exactement
tournent le dos à une réussite plus large, que nous dirions classique.
Si l’on veut battre en brèche les éditeurs classiques il faut prendre
au sérieux leur concurrence. En ce sens ILV ne devrait pas être une
simple opportunité d’expression mais un tremplin qui, dirons nous,
aurait deux faces : une marmite intérieure qui permettrait à des
ambitieux de fourbir leurs armes et de trouver aide, outil et soutien,
et de l’autre côté sur la face publique devenir une machine éditoriale
à part entière capable d’imposer aux éditeurs ce que leur soi-disant
« bon » jugement a cru devoir évincer. Entre autre, les éditeurs
classiques font surtout un travail de promotion à partir des auteurs
qu’ils ont pu découvrir, mais ces mêmes auteurs, quand ils se sont
adressés à ces éditeurs-là, étaient déjà formés, ou, disons, s’étaient
déjà trouvés eux-mêmes, ce ne sont pas les éditeurs qui les ont aidés à
trouver leur voie. Quand vous envoyez un manuscrit chez un éditeur il
vous répond par oui par non, bref il ne prend que ce qui l’intéresse,
mais ne vous aide nullement à devenir intéressant. Avec ILV, c’est
possible, mais attention : intéressant pour qui ? Si l’on tombe dans la
congratulation interne au site, alors c’est fichu.
Ce problème
provient aussi de la destination commerciale de ILV à son origine. En
effet, commerce il y a, puisque les auteurs s’auto éditent et publient
leurs livres, qu’ils vont s’en venir eux-mêmes acheter, et c’est très
bien puisque tout le monde est content. Mais il faudrait promouvoir
aussi à l’extérieur, et aussi faire en sorte que les auteurs qui se
sont extériorisés ne quittent pas le site, et s’en aillent ailleurs en
s’étant servi de ILV comme d’un tremplin. Ceux que l’on a su aider, il
faut encore savoir les retenir, sauf si l’on se contente de
l’autosatisfaction de certains, qui par ailleurs deviennent des clients.
Or
si l’auteur est acheteur potentiel de ses propres livres, il y a
cercle, car c’est l’ambition elle-même qui se mort la queue. Ce n’est
pas parce que l’on édite son livre que l’on a réussi. On plaît sur ILV
voilà tout. Je comprends que certains auteurs puissent s’en contenter,
et pourquoi pas après tout, mais bon, à vouloir de l’ambition sans risque on ne peut pas réussir, et finalement on finit par perdre l’ambition aussi.
Bref
il faudrait à la fois solliciter le talent et encourager l’ambition. Or
selon moi les auteurs sur ILV manquent d’ambition. Peu importe si la
« littérature » est une norme ou un modèle, c’est à l’extérieur qu’il
faut s’affronter, et c’est encore par la littérature que l’on dépasse
la littérature. Et là, critiquer par exemple un texte pour savoir si sa
« chute » est réussie, cela ne va pas suffire, parce que justement ce
n’est pas ainsi que l’on parvient à entrer en concurrence avec la
littérature, justement, parce que celle-ci n’innove pas seulement par
la richesse du vocabulaire, le bien écrire et la bonne « chute » par
exemple, mais surtout par la pensée qui est dedans, et qui se traduit,
justement, par la remise en question de la forme, comme celle du récit,
de la ponctuation, etc. Ce qui est difficile, pour devenir auteur,
c’est d’acquérir un regard sur les choses, ou d’inventer un monde qui
n’a jamais eu lieu, d’être une mutation vouée à la perte parmi le plus
grand nombre, ou encore d’être un hasard qui n’avait aucune chance de
réussir à exister, mais qui s’est manifesté quand même, et qui par là
séduit la norme parce qu’il est radicalement différent, et fait signe
vers un ailleurs possible.
Dans ce sens le fait qu’un Emmanuel Bourdaud soit parti (si toutefois il est parti) est plutôt mauvais signe. Bien sûr, on peut détourner la tête pour éviter de voir ce qui dérange ou ce qui ne va pas, cela ne portera pas nécessairement préjudice au site, du moins pour l’instant ; mais c’est là un message, qui nous dit que l’auteur n’a pas trouvé ici ce qu’il cherchait pour évoluer dans son ambition personnelle.
Je voudrais dire encore un mot, pour
finir, sur les pdf. Je ne suis pas dans le secret des dieux, mais je ne
comprends pas très bien pourquoi diantre un lecteur, qui aujourd’hui
est de toute façon toujours en ligne, achèterait un pdf, alors qu’il
peut lire le texte directement sur le site ? Le document pdf apporte
certes un supplément de confort à la lecture, mais tout de même pas au
point de le payer ; d’autant qu’à l’époque où chacun croit pouvoir
consommer sans retour, je trouve qu’il ne faut s’attendre à rien. Cela
n’est valable que dans la mesure où il y a un livre papier derrière,
mais qui de toute façon vaut plus cher.
Mais je me dis aussi que
l’auteur peut choisir d’exposer son pdf gratuit, ou pas, et là on en
revient à l’ambition et à l’idée du travail. Je dois dire que bien
souvent le document n’est pas achevé, il n’y a donc pas de raison de
faire payer le pdf. Je vous rassure c’est aussi le cas de plusieurs de
mes textes, le pdf n’est intéressant qu’en rapport à son contenu, mais
inachevé du point de vue de la présentation. Il faut reconnaître que
présenter un document impeccable demande beaucoup de travail. Mais une
fois que l’on y est parvenu, pourquoi dédaigner la contribution du
lecteur en affichant un pdf gratuit ? Il y a là-dedans il me semble une
certaine altération de l’image de soi. Il ne s’agit pas ici d’une
simple rémunération, mais d’une gratification et d’une reconnaissance.
Mais pour cela bien entendu il faudrait que le pdf soit parfait.
Cette
considération n’est pas négligeable, car une « mise au propre » est
plus importante que l’on croit : elle fait non seulement avancer le
travail, mais permet de repartir sur des bases solides. Certes il faut
voir quelque intérêt à reprendre un texte, car cela donne beaucoup de
travail, d’autant qu’il n’y a pas nécessairement, à la clef, ni
satisfaction, ni reconnaissance. Et là, les stats des clics peuvent
avoir de l’importance, car cela donne envie, lorsque l’on voit qu’un
texte est lu, de le retravailler afin de mieux le présenter, et pour
finir livrer un pdf impeccable.
Peut-être est-il important de
signaler au lecteur l’état du document pdf, afin que ce lecteur soit
sûr, s’il l’achète, de trouver un document livré par des
professionnels. C’est ainsi, du moins à mon sens, que les stats ou le
top peuvent devenir des outils. Ensuite il en ira de la seule
responsabilité, à la fois de l’auteur, savoir, s’il veut lâcher son
travail pour rien (je lui souhaite que ce choix n’influe en rien sur la
considération qu’il a de lui-même), et si le lecteur préfère prendre
sans jamais donner en retour. Il faudrait aussi que le lecteur
comprenne que la situation matérielle ou affective de certains auteurs
n’est pas telle, qu’ils puissent s’échiner à écrire pour rien. Il n’y a
qu’à voir le débat infini à propos des téléchargements « gratuits » des
œuvres musicales. On ne peut pas sortir de la toute puissance du
marketing, avec il est vrai des profits mal répartis, pour s’en aller
vers une gratuité ou à un bénévolat absurde, qui ne fait qu’une chose,
c’est de signaler les œuvres comme ayant moins de valeur qu’une œuvre
payante.
Bien entendu, j’en reviens à ce que je disais précédemment, une telle démarche ne gêne pas ceux qui n’ont pas d’ambition et qui se contentent du seul désir d’écrire ou d’être lus, ce qui reste à leur honneur ; mais cette catégorie nuit aux autres, auquel on sous-entend que, s’ils ne sont pas contents, ils peuvent aller se faire voir ailleurs. Bien entendu on peut toujours se dire : si tel auteur avait vraiment du talent, il ne serait pas là, donc il n’a pas vraiment de talent, donc il peut partir, etc etc...
Je tiens aussi à remercier ici Trouvère, Fred le Borgne, Syhemalik, Pangloss, Plume, Emmanuel Bourdaud, Zénon, Bernard Lancourt, Tina Noiret, Alice labyrinth, wicked, ronan, Fleur Leto, Gerard Feyfant, Vlan dans les dents, Alain Tchungui, le poireau d’ILV, cyrpoete, ronchon, François Baure, Sonia Quemerer, Alain galindo, Mélanie Smit, jack maisonneuve, Martin Christian, et d’autres qui se reconnaîtront, pour leurs propositions, leurs critiques constructives et le soutien qu’ils ont apporté à mon travail.
BONJOUR!
Trouvère n'est pas un auteur, ni un critique avisé.
Aussi, a-t-il décidé, pour participer à la vie du site INLIBROVERITAS, de créer des livres à la carte comme le permet le site.
Des livres avec une illustration originale, des présentations et préfaces originales rédigées par les auteurs de ILV qui le voudront bien. La fréquence de ces parutions seront très variables et dépendront de mon porte monnaie, car dans l'histoire le seul à s'engager c'est moi , en achetant ce livre. En revanche ,comme je rend public le recueil, les auteurs qui acceptent d'y figurer, auront une promotion et les petites royalties des ventes. Moi rien!
Pour dire que je suis vraiment indépendant et désintéressé dans cette affaire, mon seul plaisir est de créer ses livres avec l'aide de mon illustrateur de couverture , Christian MARTIN.
Il y aura :
Une collection à thème,
Une collection à l'occasion de fêtes :Vous avez dit Noël ? (un peu en avance;o)
Une collection un livre- un auteur, Sonia Traumsen sera la première dans quelques jours.
Une collection banc d'essai ( pour des romans non encore publié)
Une collection domaine public , pourquoi pas un petit cyrano de Bergerac avec une illustration originale!
Voilà je crois avoir tout dit, et à bientôt !
Joyeux Noël à mes amis.
Ce livre est unique et c'est la moindre des choses, vous le méritez tant!
Merci à tous ces auteurs:
- Fredleborgne: SFXTreme : Et délivre nous des riclotidiens.- Paroles de chiens
- agnès andersen: La grosse-16 h, l'heure du malaise : le vieux de la vieille
- CORINNE VOMSCHEID: Phénomène étrange-La catastrophe de 2102
- richard gehenot: A l'aube d'un renouveau
- Hervé de Quengo: Les quatre saisons- La Malédiction de Malpertuis
- ronchon: Le mauvais oeil
- MARTIN Christian: LA BRISE DU GEANT- Les fesses de la faim
- Bernard Lancourt: L' Horrible Réunion de Famille
Un grand merci à Christian Martin pour son illustration de père noël déjanté.
TROUVERE
POUR LE COMMANDER :
Un recueil original pour noël.
Vous avez dit Noël ?
- Bernard Lancourt: L' Horrible Réunion de Famille
- richard gehenot: A l'aube d'un renouveau
- CORINNE VOMSCHEID: La catastrophe de 2102
- ronchon: Le mauvais oeil
- CORINNE VOMSCHEID: Phénomène étrange
- agnès andersen: 16 h, l'heure du malaise : le vieux de la vieille
- Hervé de Quengo: La Malédiction de Malpertuis
- MARTIN Christian: Les fesses de la faim
- agnès andersen: La grosse
- Hervé de Quengo: Les quatre saisons
- Fredleborgne: Paroles de chiens
- Fredleborgne: SFXTreme : Et délivre nous des riclotidiens.
- MARTIN Christian: LA BRISE DU GEANT